Introduction à la tonologie
bantu tones


La tonologie est un volet particulièrement intéressant des études linguistiques bantu. L'accent, les tons se retrouvent dans une grande majorité des langues de cette famille. Comme le montrent les exemples qui suivent, il est important d'inclure la prosodie (étude de traits tels que l'accent ou le ton) dans l'étude des langues bantu.

C.36 Lingala
R.11 Umbundu
koluka
onjila
(chercher)
(chemin)
~
~
 
 
 
 
kolúka
onjíla
(ramer)
(oiseau)

Ce sont des paires minimales (elles ne se différencient que par un seul trait: le ton). Le problème en tonologie est de comprendre le fonctionnement des tons dans une langue donnée. On peut y remarquer des phénomènes tels que la répétition tonale, la propagation, l'effacement, le pont, la faille, la rétraction, l'insertion, l'abaissement... Pour chaque langue, il faut donc déterminer quel(s) phénomène(s) existe(nt), où, à quelle(s) condition(s), combien de fois... Un système d'équations, avec on l'espère pas plus d'inconnues que d'équations, et que le tonologue se doit de résoudre. Compte tenu de tous les divers phénomènes tonals qui existent, les langues bantu présentent différentes mélodies pour un mot d'origine commune! En voici un exemple:

  Proto-Bantu C.61 Mongo C.71 Tetela L.62 Nkoya
(bras, main) -*bókò loóko íkúboko jibôko

Par ailleurs, dans une même langue, ces mélodies peuvent changer suivant le contexte. Exemple en umbundu (R.11):

(oiseau) onjíla => onjílá => ´onjílá => ónjīlā

C'est ce qui explique le profil du mot pour "oiseau" en isolation. Il serait trop long d'entrer dans les détails, mais les différents processus tonals répertoriés dans les langues bantu peuvent parfois refléter une diversité d'analyses pour une même finalité. De nos jours, parallèlement à la théorie autosegmentale par exemple, les tons et leur fonctionnement sont analysés en terme d'optimalité.

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